Pendant ma déjà longue vie professionnelle, mon travail ne s’est pas cantonné à une collection d’audits / conseils mais j’ai également été amené à assister quelques responsables d’équipe en perdition, voire à replonger dans la technique, me rappelant ainsi de vieux souvenirs d’ingénieur.
L’avantage d’une telle situation est de pouvoir balayer tout le spectre de l’organisation d’une entreprise, du marmiton au chef étoilé.Et dans toutes ces sociétés, je suis amené à faire le même constat : il existe une coupure nette et flagrante entre la vision stratégique et les modèles utilisés au niveau du DSI et le travail des équipes techniques.
Du côté DSI, il arrive toujours un moment où la réflexion butte sur une espèce de grand vide et l’on s’attend invariablement à attendre que le chef de projet de service lâche un « et comment on met cela en œuvre maintenant ? ».
Et invariablement, on se met également à attendre que les responsables des équipes concernées répondent en écho « mais qu’est-ce qu’il raconte ? Qu’est-ce qu’il veut ? ».
Le résultat est garanti : notre penseur se réfugiera dans l’abstraction et nos techniciens dans la technique, secourus en cela par l’urgence du moment. Au mieux, la situation en restera sur un statut quo non satisfaisant, au pire ce sera la crise.
Et à mon tour, j’ai envie de crier à tout ce petit monde que décliner une orientation stratégique en modèle procédural, lui même lié clairement et simplement à une organisation, des objectifs d’équipe, des outils et des éléments de gouvernance est simple, sinon simplissime ! Il ne manque plus alors qu’une touche pertinente de management et les neurones du cerveau droit de l’entreprise seront en mesure d’échanger avec ceux du cerveau gauche !
Je n’aurai qu’un conseil : soyez humble dans la mise en œuvre progressive de la stratégie, opiniâtre et clair dans votre tête ! Tout sera alors beaucoup plus facile.
Quant aux théories et méthodologies du moment, prenez-les pour ce qu’elles sont : une bonne base culturelle, sans plus.