Auris Solutions s’est donné pour mission d’assister les entreprises et les collectivités dans l’alignement de leur SI avec leurs objectifs stratégiques. C’est donc une mission intrinsèquement tournée vers l’avenir et l’innovation.
En matière de système d’information, l’innovation nous paraît être clairement du côté des services. Personne n’attend une révolution des traitements de texte, un bouleversement en matière de bases de données, mais nombre de DSI rêvent d’avoir des échanges avec leurs directions métiers sur des problèmes de contrat de services à rendre plutôt que sur l’explication du pourquoi l’application de Gestion de la Relation Client est partie en vrille ou encore pourquoi le SAN a pris ses RTT en période de clôture comptable.
Or cette évolution là, je dirais même cette rupture, est belle et bien déjà en marche avec la dématérialisation, que cette dématérialisation se fasse à une première étape d’outsourcing ou celle du service en ligne (SaaS). Mais passer de la gestion des problèmes des contrôleurs des baies disques à celle d’un ensemble de contrats de dématérialisation n’est pas chose immédiate et triviale, et comme toute innovation, nécessite une vraie phase d’étude, ce qui veut dire mobiliser des moyens.
En cette période de turbulences économiques, l’État et les collectivités font de réels efforts pour soutenir l’innovation et il n’y a qu’à aller sur le site d’Oséo pour constater que beaucoup d’aides sont disponibles (neuf rien que pour l’innovation). Neuf aides Oséo peut-être, mais aucune en matière d’innovation pour les services. Pour en avoir discuté avec eux, je sais que les responsables aussi bien d’Oséo que de la région, sont parfaitement conscients du problème posé par cette situation qui est même une régression par rapport au passé puisque la DRIRE a jadis eu un programme (ATOUT) qui comblait en partie ce manque actuel. Sauf qu’à l’époque, en matière de système d’information, les solutions de services en ligne étaient loin d’être aussi matures qu’aujourd’hui.
Cette situation est paradoxale (on insiste sur l’innovation mais on n’accompagne pas une évolution majeure des systèmes d’information) et risque aussi d’être rapidement préjudiciable pour nos acteurs nationaux. En effet, l’avantage concurrentiel, entre une société ayant procédé à une dématérialisation réussie de tout ou partie de son SI et la même société avec un SI ancien mode, est patent. Par ailleurs, en n’accompagnant pas ce mouvement du côté de la demande, on laisse se développer le marché des éditeurs étrangers qui bénéficient eux d’un marché domestique qui leur permet à la fois de se développer rapidement, mais aussi à cause de la nature dématérialisée du service proposé, les rend immédiatement opérationnels et agressifs sur le marché mondial (j’ai testé pour vous !).
Aider financièrement cette mutation ne coûte en fait pas très cher car il s’agit juste de financer de la matière crise et une avance remboursable serait déjà une aide qui donnerait l’impulsion qui manque actuellement. Mais aujourd’hui, les aides sont focalisées d’abord sur du tangible, ce qui est correct lorsqu’il s’agit de financer de l’industrie lourde ou des laboratoires de recherche, mais totalement déphasé lorsqu’il s’agit d’innovation en matière de service.
Et c’est ce qui m’a inspiré le titre de cet article : n’est-on pas en partie en train de financer l’innovation d’hier si on oublie l’innovation en terme de service ?